Tendance économie comportementale : le nudge

Definition :
To nudge : au sens littéral, pousser quelqu’un du coude ; amener quelqu’un à faire quelque chose.

Un concept déterminant pour Obama :
Nudge, la méthode douce pour inspirer la bonne décision de Richard H. Thaler (Auteur) et Cass. R. Sunstein (Auteur).
Richard Thaler est l’un des piliers de l’économie comportementale. Cass Sunstein est l’un des plus des professeurs de droit les plus connus aux Etats-Unis. Ils ont tous les deux enseigné, comme Barack Obama à l’Université de Chicago. C’est là que Cass Sunstein a rencontré le candidat Obama et est devenu son conseiller au cours de sa campagne présidentielle.

Le nudge ou paternalisme bienveillant :
Partant du principe que les êtres humains ne sont pas aussi logiques et rationnels que ceux décrits dans les manuels d’économie, le « nudge » se présente comme une action ou une politique publique bienveillante. Elle est fondée sur le bon sens et vise à corriger les faiblesses et les excès de paresse de la nature humaine.
Le nudge cherche donc à pousser les individus à prendre par défaut les décisions qui les avantagent le plus.
Ces « nudges » sont déjà mis en œuvre depuis longtemps dans le secteur privé. Ainsi, lorsque l’on s’abonne à un journal aux Etats-Unis et que l’abonnement vient à échéance, celui-ci est automatiquement renouvelé si le client ne fait pas de lui-même des démarches contre cela. Les entreprises ont compris que dans bien des cas, les individus ne se donnent pas la peine de se réabonner eux-même.
Les exemples de ce type sont nombreux.

Les origines de cette idée :
Le « nudge » s’inspire des travaux du prix Nobel Daniel Kahneman et de Amos Tversky, ainsi que de ceux de Richard Thaler. Leur courant remet en cause les préceptes de l’Ecole de Chicago et propose de nouvelles idées pour pousser à des comportements civiques.
Pour Thaler et Sunstein, leur courant est la «troisième voie », une synthèse entre les idées de droite conceptualisées par Friedman, et la pensée de la gauche, représentée par Keynes.
Ils décrivent leurs idées comme du « paternalisme libertarien » : Libertarien car il respecte la liberté de choix, mais paternaliste, parce qu’« il est légitime de tenter d’influencer le comportement des gens afin de rendre leur vie plus longue, plus saine et meilleure » (p.5).
Thaler et Sunstein expliquent pourtant : « Le paternalisme libertarien est un type assez faible, doux et non intrusif de paternalisme parce que les choix ne sont pas bloqués, définitifs, ou significativement accablants » (p. 5).
Ils insistent : « Nous ne sommes pas pour un gouvernement plus important, simplement pour une meilleure gouvernance » (p. 14), comme en un écho au discours de Barack Obama devant le Congrès le 24 février, dans lequel il affirmait ne pas croire en un gouvernement de taille plus importante, mais dont il estimait qu’il pouvait et devait être plus efficace.

Aider Homer Simpson :
Ce courant bien intentionné se décrit ainsi : « L’un des buts majeurs dans ce livre est de voir comment le monde peut être rendu plus simple, ou plus sûr, pour les Homers Simpson. Si les gens peuvent se fier à leur Pilote Automatique sans se retrouver dans des problèmes terribles, leur vie sera plus simple, meilleure et plus longue » (p. 22).
Le nudge peut trouver beaucoup d’applications pour améliorer l’existence des individus sur des sujets majeurs et variés comme l’assurance maladie, les questions de développement durable, la gestion des économies, le don d’organes, la retraite ou la lutte contre le réchauffement climatique.

Exemple : la retraite aux Etats-Unis
Les américains épargnent peu pour leur retraite et repoussent de mois en mois, le moment où ils commencent à cotiser. Beaucoup se trouvent complètement démunis quand vient l’âge de la retraite. Les auteurs proposent un programme dans lequel l’employeur met automatiquement en place un plan d’épargne par défaut pour ses employés. Ceux-ci peuvent, au nom de la liberté de choix, se désinscrire pour disposer à leur gré de leur épargne. Mais il leur faut pour celà entreprendre une série d’actions que leur paresse naturelle empêche en général de mettre en œuvre… pour leur propre bien. On parvient de cette manière à avoir une action simple et efficace et bénéfique aux individus.

D’autres idées de petits « nudges » :
Pour lutter contre les problèmes de surpoids des enfants, les cantines peuvent réorganiser la présentation de leurs aliments, en plaçant les aliments les plus diététiques à proximité et en poussant ceux, plus riches en calories, plus loin. La liberté de choix est préservée, l’enfant désireux d’avoir une crème plutôt qu’une pomme n’a qu’à faire un effort supplémentaire pour y parvenir.

Avantages :
Le « nudge » a en général un coût dérisoire par rapport aux bienfaits qu’il apporte, et n’interfère nullement avec les actions de ceux qui ont déjà pris les bonnes décisions. Si un « nudge » vise par exemple à empêcher les individus de trop manger par rapport à leurs besoins journaliers, il n’affectera nullement ceux qui ont une diète saine. C’est aussi une philosophie de la transparence, qui estime que les bonnes décisions sont celles qui sont bien informées et est agréablement surprise par la propension des individus à modifier leurs comportements dès lors qu’ils sont bien renseignés.

Articles complémentaires :

Stéphane Hessel – Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

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By |2020-06-05T16:47:09+02:00May 27th, 2013|Non classé|

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