Au montage, les raccords assurent la continuité visuelle et diégétique entre deux plans. On distingue en général : les raccords dans l’axe : en changeant l’échelle de plan (par exemple en passant d’un plan moyen à un plan rapproché), la caméra conserve le même axe de point de vue pour ne pas gêner la perception du spectateur ; les raccords de direction : les déplacements s’effectuent dans le même sens au cours de plans successifs ; les raccords de mouvement, de geste : le mouvement ébauché dans un plan est continué dans le suivant. Il peut s’agir d’un raccord diégétique montrant les gestes d’un même personnage, ou d’un raccord plastique concernant deux personnages différents ; les raccords purement plastiques faisant jouer la métonymie, un effet de contiguïté entre formes et couleurs ; les raccords de regard : à un premier plan sur le personnage succède un contrechamp montrant ce qu’il voit. Le point de vue est ainsi diégétisé, pris en charge par le personnage, ce qui assure la consécution des événements et suscite l’identification secondaire. Le cinéma classique est fondé sur la technique du raccord qui assure la cohésion et l’homogénéité du récit, le gommage des traces d’énonciation, l’esthétique de la transparence.